dimanche 28 février 2016

Clandestines ( Christine Deroin)



couv Clandestines recto


  • Clandestines ( Christine Deroin) 
  • Format : 15 x 21 cm, 
  •  Pages : 110, 
  •  Prix : 15 €, 
  • Collection : D\'une fiction,l’autre, ISBN: 978-2-36795-101-0 
  • Prix (TTC): 15,00 €




Mon résumé :
La vie de Colette n’a pas été toute rose. A peine adulte elle a quitté sa Creuse natale pour habiter et travailler à Paris. Rapidement elle s’est retrouvée mère célibataire. Ses parents lui ont tourné le dos.
Alors la solitude, l’isolement, la difficulté de joindre les deux bouts, elle connaît. C’est peut être pour ça, que faisant fi de ce que disent les médias et de ses appréhensions premières, elle ouvre sa porte à Idiatou….
Mais s’ouvrir aux autres, apprivoiser quelqu’un n’est pas sans danger… qui plus est quand l’autre est clandestine, et craint d’être renvoyée au Mali.

Mon avis :

Si, vous cherchez le récit un peu mièvre d’une amitié entre une petite mamie blanche et une grande jeune femme noire… passez votre chemin.
Au fil des pages, avec brio, Mme Deroin nous dresse le portrait d’une femme blessée par la vie.
En apparence, Colette est une petite mamie bien sous tous rapports, enfermée dans un quotidien ritualisé : les courses, la télé, les repas. Elle ressemble à une personne âgée, esseulée qui tente de survivre .Une femme qui souhaiterait ne plus être seule, et qui recherche l’amitié. Une femme qui voudrait vivre enfin une amitié sincère. Lasse d’être trahie par sa famille, par ses collègues, par les hommes, elle a encore le secret espoir de vivre nouer un lien amical, d’être utile à quelqu’un. Idiatou, par son isolement, semble être la personne adéquat…
Au fil des pages, Colette se raconte, et se découvre.
Au fil des pages, et à travers les personnages de Idiatou et de Diaminatou, dont Colette emprunte les lettres dans la boite aux lettres de l’immeuble, on découvre le quotidien des clandestins. La première est venue se faire opérer du cœur en France, elle n’est pas repartie. Le vieil homme dont elle s’occupait est mort, la laissant sans ressources, isolée. Une proie idéale. La seconde, adolescente écrit à son amie Awa, restée au Mali. Elle lui raconte comment elle a été envoyée rejoindre sa mère en France…
C’est un livre qui interroge sur notre rapport à autrui, sur la relation amicale, sur la dépendance que l’amitié et la clandestinité peuvent créer. Qu’attend-on d’une amitié ? Que cherche-t-on dans la relation à autrui, qui plus est quand il est très différent de soi-même. Qui plus est quand l’autre est en situation de dépendance.
C’est un vrai livre coup de poing, qui vous prend aux tripes. Les phrases sont efficaces. Les réflexions de Colette sur sa vie, d’Idiatou et Diaminatou sur l’accueil qu’on leur a réservé en France, frappent le lecteur au cœur. Les mots tombent justes. Pas de délayage ou d’apitoiement. C’est une lecture dont on ne ressort pas indemne.
Je ne sais pas quoi dire d’autre que « lisez-le ».

Merci à Babelioet à son opération masse Critique qui m’a permis de découvrir cette histoire.

1 commentaire:

  1. Je pense qu'il me plairait plus que le précédent que je viens de lire sur le même sujet. Allez hop, noté !

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