jeudi 27 août 2015

Une part de ciel (Claudie Gallay)



 Détails sur le produit

  •  Une part de ciel (Claudie Gallay) 
  • Broché: 445 pages
  • Editeur : Actes Sud Editions (17 août 2013)
  • Collection : Domaine français
  • Langue : Français
  • ISBN-10: 2330022646
  • ISBN-13: 978-2330022648

Mon résumé
En leur envoyant à chacun une boule à neige, Curtil leur a donné rendez-vous. Alors Carole a pris le train depuis Saint Etienne avec la traduction du livre de Christo qu’elle doit faire et a rejoint le Val des Seuls, dans le parc de la Vanoise.
Elle y retrouve son frère aîné, Philippe qui essaie de cartographier le chemin d’Hannibal, et sa sœur cadette, Gaby. Gaby vit et élève «  la Môme », une ado qu’elle a recueilli bébé avec son compagnon. Elle travaille comme femme de chambre à l’Hôtel du village en attendant que son compagnon soit libéré de prison.
Une seule inconnue : la date d’arrivée de leur père…

Mon avis :
C’est l’histoire d’un rendez-vous sans date précise et donc d’une attente.
C’est l’histoire d’une réconciliation aussi.
Une réconciliation entre deux sœurs et un frère qui ne sont pas disputé mais éloignés, dans le temps.
La réconciliation entre Carole et son passé, son enfance… La réconciliation entre Carole et la vie au bourg… La réconciliation de  Carole avec elle –même.
Et si cette attente permettait à Carole de reprendre pieds dans sa vie, de se réapproprier sa vie, de se reconnecter avec son passé, avec l’essentiel….  
Un roman lent, presque contemplatif ; un roman sur les relations familiales… Un roman qui analyse sans jamais juger, qui dit les non-dits.
Une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres !
L’écriture de Claudie Gallay est douce, réaliste, impossible à résumer en fait.

Citations :

«  Elle m’a condamnée à ça, imiter ce que je sais faire, revenir toujours au même lieu et le fuir dès que je le retrouve. »

« Sur quelle mère avais-je tant pleuré quand maman est morte ? Était-ce sur la maman conteuse d’histoires d’avant mes 6 ans ? Sur celle-là seulement ? Ou bien était-ce sur la vieille dame ? […] Ou bien sur celle qui faisait de l’attente de Curtil une composante essentielle de son amour ? Sur quelle mère ? Était-ce sur la mère joyeuse qui était cachée dans la vieille dame ? »

«  La difficulté après, d’être sans lui, sans l’espace de vie qu’il avait mis béant. »

«  Elle pensait que l’homme n’était pas bon, que c’était pure hypocrisie que de dire qu’il l’était, mais qu’admettre cela conduirait à remettre en question une part important de notre système de relation aux autres et se solderait forcément, à plus ou moins longue échéance, par la perte de l’humanité. Il était essentiel donc que la société cultive cet angélisme aveugle. »

« Il est simple d’être heureux quand on est un enfant, il suffit de voir nos parents tranquilles et de se sentir aimé d’eux, on grandit lors sans un creux de grâce et on a une chance merveilleuse. Mais comment savoir si on est aimé vraiment ? Sans ambiguïtés ? »

«  Il y a ce qu’on veut et il y a ce qu’on rêve. Il y a aussi ce qui vient et à quoi on n’avait pas pensé. »

« Se souvenir permet de ralentir la perte des êtres comme celle des choses. Quand j’aurais tout oublié je me souviendrais de ce battement de cœur, une résonance particulière. »

«  L’éternité était finie. »

«  Les larmes me floutaient la vue, je les sentais bombées, des pleurs aux ventres lourds de mouillure qui demandaient leur dû, gonfler, sortir et couler. Les larmes c’est de la coulure assassine, quand elles coulent, ç déborde, on ne voit rien.
Les yeux secs, ça brûle juste un peu.
J’ai ravalé ces larmes justes nées à l’intérieur, derrière mes yeux, je leur ai fait rejoindre les autres, toutes celles que j’avais gardées, que j’avais reprises au-dedans, ça devaient faire un lac à l’intérieur, quelques part, depuis le temps. »

«  A ce moment-là. J’étais revenue à l’endroit d’où tout était partir.
Il faut faire cela. Toujours. Revenir à l’endroit où l’erreur à été commise. Et repartir de cet endroit.
Alors que tout à changé, autour, partout et en nous.
Recommencer.
Réparer. Ou tenter de le faire.
J’étais calme.
Dans le silence qui a suivi, j’ai reconnu tout ce que j’avais tu. »

‘ On a beau faire, s’apitoyer, compatir, essayer de comprendre, on ne peut jamais ressentir la douleur qu’éprouve l’autre, ni dans sa tête, ni dans son corps. »

«  La plus grande des solitudes, c’est quand plus personne ne partage vos souvenirs. »

5 commentaires:

  1. Très lent et très contemplatif, oui. J'aurais dû détester et pourtant j'ai passé un délicieux moment avec tous ces personnages attendant le retour du père.

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  2. Mme Gallay sait créer des personnages attachants, sincères. J'ai aimé Marcus le petit garçon, j'ai aimé la Baronne, Gaby.... ils ne sont pas des " grands" personnages aux grands destins, mais ils sont simples, Et puis mine de rien l'auteur nous parle aussi de l'avenir des petits villages de montagne. Elle pose la question de la modernisation.... Moi aussi j'ai eu un peu peur au départ.. mais je me suis laissée prendre avec bonheur.

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  3. Claudie Gallay fait partie de mes auteurs chouchous et celui ci aussi !

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  4. J'ai passé un excellent moment avec ce livre.

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  5. Un livre que je n'ai pas lu mais dont j'ai beaucoup entendu parler.

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